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Blog option littérature et société Sainte-Marie Riom
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12 mars 2012

Hollande veut tirer profit du virage protectionniste de Sarkozy

 

François Hollande, le 30 janvier à Brest.

François Hollande, le 30 janvier à Brest.AFP/FRED DUFOUR

 

Ils n'en sont pas revenus. Le virage "protectionniste" de Nicolas Sarkozy, entamé dimanche 11 mars au meeting de Villepinte (Seine-Saint-Denis), a à la fois pris de court et comblé d'aise les socialistes. A commencer par le premier d'entre eux, François Hollande, jusqu'ici taxé par le camp présidentiel d'irresponsabilité pour avoir annoncé son intention de renégocier le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG), signé le 2 mars à Bruxelles par 25 Etats membres.

"Il me reprochait de vouloir renégocier un traité non ratifié et le voilà qui menace de sortir de trois traités, de faire France à part. Il commet une faute", explique au Monde le candidat socialiste, évoquant la menace de retrait de la France des accords de Schengen. "Nicolas Sarkozy nous donne un argument extraordinaire", estime Manuel Valls, directeur de la communication, pour lequel le président, "après [les] avoir accusés de ne pas être crédibles, montre que c'est lui qui n'est pas crédible sur le sujet".

 

Et François Hollande nourrit la ferme intention d'exploiter à son profit cette nouvelle posture européenne de Nicolas Sarkozy. "Tout cela n'est qu'une fuite en avant: il n'a plus de propositions sur la France et donc il en formule sur l'Europe. Mais c'est un nouveau leurre. Il y a des règles en Europe. Quand on n'applique pas les traités, on est sanctionné", estime M.Hollande, qui accuse le candidat-président d'envisager "une Europe à éclipse" alors que lui veut "réorienter globalement la construction européenne".

"APPROXIMATIONS"

L'ultimatum présidentiel va "lui revenir en boomerang, estime le député européen Henri Weber. Il n'arrêtait pas de nous expliquer que la révision des traités était impossible, inamicale et agressive avec les partenaires. Et, maintenant, il défie frontalement ceux avec qui il avait adopté un profil bas, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et les pays d'Europe du Nord qui ne sont pas du tout sur cette ligne puisqu'ils sont des exportateurs. Les partenaires européens, qui n'étaient pas habitués à cette posture, ne manqueront pas de lui poser la question."

Au-delà de la tonalité agressive à l'égard de l'Europe, ce sont les annonces sur la circulation des personnes, davantage que celles sur le commerce des biens, qui renseignent sur l'état d'esprit et la ligne choisie par le chef de l'Etat, pense-t-on au PS. "Approximations, panique et incohérence de l'argumentation: c'est Panique à Needle Park", raille Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire national aux questions internationales, pour qui il s'agit avant tout de "protectionnisme contre sa défaite annoncée. Tout ça n'est qu'une tentative désespérée de substituer au débat pour ou contre Sarkozy un débat pour ou contre l'immigration".

Les socialistes en veulent pour preuve la nouveauté des propositions de M.Sarkozy en matière de préférence commerciale européenne. "Le Buy European Act ou le Small Business Act à l'échelle européenne, nous le proposons depuis des années", assure Henri Weber, qui rappelle que le "juste échange", formule théorisée par les socialistes, a érigé la "réciprocité" commerciale en principe central.

DESSEINS ÉLECTORALISTES

"Nous, nous proposons la taxation des produits aux frontières européennes. Et ça, Nicolas Sarkozy n'en parle absolument pas", s'étonne pour sa part le porte-parole du PS, Benoît Hamon, représentant du non, qui attaque : "Après l'ultralibéral, l'ultralibéral repenti. Comme toujours avec les néoconvertis qui récitent leurs nouveaux évangiles, c'est confus. Mais pourquoi, alors que ces problèmes se posent depuis des années, n'a-t-il pas agi en ce sens ?"

Quant aux desseins électoralistes de Nicolas Sarkozy, l'ancien premier secrétaire du PS, qui défendit le oui au référendum européen et n'a pas repris, depuis qu'il est candidat, la ligne de la "démondialisation" chère à Arnaud Montebourg, assure ne pas s'en émouvoir : "Le candidat sortant veut s'adresser à la France du non. Mais celle-ci est lucide et rebelle. Elle ne peut voter pour un candidat qui va l'enfermer dans des règles budgétaires, disciplinaires et austères."

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